Bac : Les établissements supérieurs sous pression



C’est parti. Le sournois débat sur la capacité d’accueil des établissements supérieurs fait désormais surface. Les présidents des universités l’étalent enfin sur les unes des journaux. Sous pression, ces établissements ne savent plus à quel saint se vouer. «Le nombre de nouveaux bacheliers a enregistré des hausses importantes dans toutes les filières», annonce Omar Hilli, président de l'université Ibn Zohr. L’alerte est donc donnée par le responsable de l’une des
grandes universités nationales dont la capacité d’accueil est énorme, soit 52.000 étudiants. Ce qui montre que la situation est plus grave pour les autres.
Dans sa région, «le nombre de bacheliers, qui a atteint 22.000 lauréats au titre de cette année, a augmenté de 15 % pour le bac scientifique, 29 % pour le bac lettres et 13 % pour le bac économie et gestion», poursuit Hilli. Au titre de l’année 2012-2012, le nombre de ses étudiants atteindrait les 68.973. Son université est donc soumise à de multiples pressions pédagogiques, sociales et d'encadrement.
C’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des établissements nationaux. «Sans l’intervention efficace du secteur privé, on est loin de résoudre cette problématique», affirme un autre responsable sous le sceau de l’anonymat. Est-ce possible ? Rien n’est moins sûr. Mais l’ensemble des acteurs cherchent en ce moment des issues à cette crise qui s’annonce déjà périlleuse.
Une chose est sûre : «La prochaine rentrée scolaire sera rude pour les universités marocaines», affirment les responsables. La grogne des bacheliers s’y ajoute. Surtout que ces derniers manifestent depuis quelques jours dans les différentes villes du pays. Ils revendiquent leur droit d’accès aux formations de leur choix. C’en est de même pour la capacité d’hébergement des étudiants qui mobilise différents intervenants pour augmenter le nombre de lits.
Une autre problématique s’impose également. Elle concerne l’effectif administratif et éducatif. Ceci dit, le recrutement s’impose. A titre d’exemple, le personnel pédagogique de l'UIZ formé d'environ 600 enseignants chercheurs et 50 enseignants du 2ème cycle ne pourrait assurer la bonne formation à cette vague d’étudiants.